La pierre au mercier

Juin 1943 : la France est occupée. Les réquisitions allemandes épuisent les réserves et la famine menace les villes. Gilou et son frère Marcel sont alors envoyés à la campagne pour échapper aux privations. À la ferme, si la table est bien garnie, seuls ceux qui travaillent mangent. Gilou devient berger à neuf ans et découvre la vie paysanne. Mais la réalité de la guerre surgit ; les gendarmes ratissent la campagne à la recherche des réfractaires au « Estéo » et une usine de la ville est bombardée par les Anglais. Un drame plus proche encore va bientôt toucher le petit berger, détenteur d'un secret beaucoup trop lourd pour lui.

Une fresque émouvante sur la vie quotidienne des paysans pendant l'Occupation.

Il y a maintenant une semaine que nous sommes arrivés à la ferme. La montée au barrage me semble à la fois très lointaine et si proche pourtant puisqu'il ne se passe pas un jour sans que j'aperçoive, en bas, le mur et la maison de Campette qui le surveille.

Marcel et moi nous sommes fondus dans le rythme lent et un peu silencieux de notre nouvelle famille. Emma, omniprésente et bougonne, debout la première, dernière couchée, ne m'inspire plus de peur mais une crainte respectueuse. Elle ne nous embrasse jamais et, cependant, on se sent entourés d'une affection bourrue et attentive. Son regard m'intrigue.