Aux belles enseignes

Si l'enseigne lumineuse l'a quelque peu mise à mal, la "belle enseigne", celle qui en appelle à l'art du peintre et à celui du ferronnier, n'a heureusement pas encore disparu.

En France, elle perdure çà et là, mais ne garde son entier privilège qu'en Alsace et en Champagne, régions qui constituent aujourd'hui de véritables réserves.

En revanche, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et l'Angleterre ont maintenu vivantes leurs riches traditions.

Porteuse d'une histoire particulièrement éloquente, l'enseigne a longtemps imprégné la vie de tous les jours, notamment à l'époque où les rues n'étaient encore dotées ni de noms, ni de numérotation.

On a pu dire que le peintre d'enseigne sortait rarement de l'académie : cependant des Watteau, des Hogarth, des Courbet... n'hésitèrent pas à s'y adonner. Tandis que Balzac et Hugo, subjugués par ce passionnant musée de la rue, y consacrèrent de multiples pages, aussi alertes que documentées.

Jacques Seray à son tour nous fait partager son enthousiasme et son savoir, et nous entraîne par les routes d'Europe à la découverte des plus beaux spécimens.