Catéchisme libertin à l'usage des filles de joie. Catéchisme à l'usage des gens mariés

Souvent drôle, parfois très osé et toujours bien tourné, il se présente comme un manuel d'instruction à l'usage des prostituées parisiennes. On y répond, par exemple, à de nombreux dilemmes : «Une putain doit-elle procurer autant de plaisir à un fouteur de vingt-quatre sous, qu'à celui qui la paie généreusement ?»

Ce libelle est non seulement un livre érotique, mais prend aussi la forme d'un pamphlet cinglant, dont le genre va fleurir sous la Révolution.

Le Catéchisme libertin était d'ailleurs présenté comme l'œuvre de mademoiselle Théroigne, qui tentait alors de mettre sur pied un corps révolutionnaire féminin. Le texte est ainsi, à coups de scènes très lestes, prétexte à des règlements de compte politiques.

Il est ici complété par Le Catéchisme des gens mariés du Père Féline. Publié originellement en 1782, ce texte a été rapidement interdit par les autorités ecclésiastiques et n'a été réédité qu'à partir de 1880. «C'est une morale aussi singulière que bouffonne et obscène», commente la Bibliographie clérico-galante de Laporte. Le ton de ce catéchisme est, là encore, très libre.

Les amateurs verront dans ces catéchismes des modèles de choix pour Le Manuel de civilités à l'usage des jeunes filles que Pierre Louys rédigera à partir de 1897.