Beethoven et l'hymne de l'Europe : genèse et destin de l'Hymne à la joie

Depuis des années maintenant et chaque jour davantage, quand il s'agit de l'Europe, lors de conférences internationales, de congrès, de compétitions sportives, etc., un orchestre joue la musique qui a été choisie pour l'Hymne européen, le célèbre final de la 9 ^e symphonie de Beethoven.
Cette musique, Beethoven l'a composée dans la solitude et les souffrances voici prés de deux siècles : à Vienne, au cours des années 1822-1823, en vingt mois, notant ses idées au cours de promenades, écrivant dans sa chambre en désordre, de la table de travail au lit et du lit à la table, doutant, ignorant qu'il était en train de concevoir un chef - d'oeuvre immortel.
7 mai 1824. Dans un petit théâtre de Vienne, à 7 heures du soir, la 9^esymphonie est jouée, entendue pour la première fois.
Une deuxième exécution à Vienne, quinze jours plus tard, puis plus rein, pendent des mois. Enfin une « reprise » l'année suivante puis une autre. Alors le navire prend le large, peu à peu au cours du siècle les salles de concert du monde entier la font entendre.
Vite un morceau se détache, le dernier mouvement, le seul avec voix solistes et choeur, l'Hymne à la joie. Sa mélodie simple et sublime, le texte humaniste qu'elle chante donnent à l'oeuvre un destin parallèle au concert : elle est « récupérée » par des groupes de tous bords, francs - maçons, socialistes, religieux, jusqu'à l'extrême droite. Enfin, en mai 1985, cet hymne à la joie qui parle de fraternité devient celui de l'Europe. Né au coeur géographique de cette union nouvelle et définitive, cette union qui met fin à tant de siècles de déchirures et de haine, il nous appartient désormais.