Comment peut-on être gascon ?

Marcel Amont a chanté dans le monde entier. Béarnais d'origine, parisien depuis un demi-siècle, il a découvert à son immense stupéfaction, aux abords de la cinquantaine, qu'il parlait couramment la langue de ses ancêtres, celle «prise jusque-là pour un patois».

Depuis lors, le saltimbanque s'est passionné pour la langue gasconne et nous livre ici une enquête originale et fort bien documentée sur l'embrouillamini dans lequel les provinces et la République, une et indivisible, se débattent depuis l'abbé Grégoire et les hussards noirs de Jules Ferry.

Marcel Amont nous livre ici bien des émotions en prenant le temps de s'interroger sur ses racines et sur ce que sa génération laissera de l'héritage gascon aux générations futures. Bernanos n'a-t-il pas écrit : «Le monde sera jugé par ses enfants» ?

Le chanteur nous entraîne avec poésie dans un univers de nostalgie, mais aussi d'espoir : «Dans la vallée de mes ancêtres, au pied des pics blancs, rien ne bouge depuis un siècle interminable : les fougères recouvrent champs et prés, chemins et jardins. Les arbustes poussent à travers le toit effondré de ce qui fut la maison de ma mère, les ronces recouvrent les ruines de celle de mon père. Avec beaucoup d'autres, chacun à notre façon, nous aurons essayé de "faire quelque chose" pour ce vieux pays, sa culture, sa langue. Quoi ? ce qu'on a pu. Tant bien que mal.»