Lectures de Beaumarchais : Le barbier de Séville, Le mariage de Figaro et La mère coupable

Lectures de Beaumarchais

Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère coupable

Avec Le Figaro de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère coupable, Beaumarchais offre au public une véritable saga familiale en imaginant à plusieurs moments cruciaux la destinée des Almaviva. Si le Comte obéit à des sautes d'humeur amoureuses, le valet Figaro ne s'en laisse pas compter, au point de tenir tête au maître, après avoir été l'adjuvant de ses désirs. En effet, la solidarité de Figaro et d'Almaviva joue, certes, à plein dans le Barbier, mais elle est mise à l'épreuve dans Le Mariage, avant d'en sortir renforcée à l'issue de La Mère coupable. Le duo maître et valet est une donnée cruciale du « roman des Almaviva », selon l'expression choisie a posteriori par Beaumarchais, mais ce couple ne focalise pas le seul intérêt du lecteur. Comment rester insensible au cours tumultueux des destinées de Rosine, Marceline et Suzanne, ainsi qu'à l'irruption, dans Le Mariage, de l'insaisissable et fuyant Chérubin ?

Grâce aux contributions de spécialistes français et étrangers de Beaumarchais et du XVIII^e siècle, ce volume a pour ambition d'offrir au lecteur des clés essentielles pour comprendre ce classique du théâtre des Lumières par un croisement des approches (dramaturgique, stylistique, historique...), mais il vise aussi à faire un état présent des connaissances sur Beaumarchais et, surtout, à dessiner de nouvelles perspectives d'étude. En effet, Beaumarchais est-il bien un « classique » ? Outre des investigations dramaturgiques (qui confortent, ou non, le travail en la matière de Jacques Scherer) et des contributions centrées sur la langue de Beaumarchais dans sa trilogie, ce volume propose des éclairages comparatifs et diachroniques (en particulier sur l'influence de Molière sur Beaumarchais), des appuis sur des outils philosophiques (par exemple, les travaux d'Hannah Arendt), des études sur l'idéologie sous-jacente de la trilogie (avec Beaumarchais, est-ce déjà la Révolution française ?), mais aussi des travaux tenant compte de la longue durée de l'histoire des Almaviva, qui donne une consistance remarquable aux personnages, ou encore une contribution sur la place à accorder à la musique par les metteurs en scène actuels. Par le croisement des travaux réunis dans Lectures de Beaumarchais, le lecteur est invité à porter un regard neuf sur un auteur tout sauf « classique ».