Bourdieu éducateur : De l'habitus aux principes devant guider les pratiques d'enseignement

Le concept clef d’habitus, qui caractérise la théorie sociologique de Pierre Bourdieu, a l’immense avantage de s’inscrire le subjectivisme (phénoménologique, sartrien, etc.) et l’objectivisme (structuralisme, fonctionnalisme, etc.). Bourdieu met en évidence l’existence de sujets humains disposant d’espaces de liberté où s’inscrivent les interactions sociales, mais ancrés dans des structures sociales, elles-mêmes structurantes, où les sujets sont déterminés dans leurs pensées et pratiques par l’héritage culturel, par leur milieu de naissance et de vie durant l’enfance (socialisation primaire), par leur trajectoire de vie ultérieure (socialisation secondaire). Après avoir retracé dans un premier temps les origines lointaines de l’habitus (chapitre 1 et 5), exposé les caractéristiques spécifiques de l’habitus et les autres notions afférentes (chapitre 2) – et distinctes (chapitre 3) – qui structurent le structuralisme génétique bourdieusien, le livre traite dans un deuxième temps (chapitre 4) d’un certain nombre de tendances constitutives d’un habitus éducatif scolaire, tendances relatives aux rapports affectifs à la fonction enseignante et à la socialisation, au rapport épistémique au savoir, au rapport sociocognitif aux finalités, à l’égalité des chances et l’équité sociale, en plus de préciser la signification de concepts en lien avec les rapports sociaux inégalitaires (ségrégation, injustice et justices sociales) et les tensions et contradictions qui ressortent de nos sociétés démocratique, dont une école à trois vitesses. Dans un troisième temps (chapitre 6), est proposé un ensemble de principes qui devraient guider et soutenir l’intervention éducative des enseignants. Un habitus est modifiable, adaptable et peut en conséquence répondre de manière qualitativement supérieure aux exigences d’une pratique d’enseignement en plus grande adéquation avec la formation d’êtres humains.