Noir canon : mémoires d'un marchand d'armes

Engagé à l'origine pour vendre des faux billets au FLN - ceux-ci devaient changer de couleur à la lumière -, Georges Starckmann (nom de code : Geost) est arrêté et torturé en Tunisie. Puis, toujours sous la tutelle des services secrets et au mépris des différents embargos, il est peu à peu conduit à livrer des mortiers au Biafra et des avions au gouvernement fédéral du Nigeria ; des bombes au napalm en Egypte, alors en guerre contre Israël ; des tanks de fabrication soviétique au général Pinochet (pour faire croire à une provocation communiste menée depuis le Pérou). Mais c'est surtout l'affaire de la vente de Startron (systèmes de vision de nuit) à la Libye qui mettra son nom en lumière et défraiera la chronique.

Etre dans le commerce des armes consiste aussi à savoir utiliser les leurres, car la plupart de ces négociations ne se font pas sans mal : tantôt ce sont les services occidentaux qui font avorter les contrats ; tantôt c'est de sa propre initiative que Geost détourne des matériels sensibles en route vers une destination jugée suspecte. Il faut aussi compter avec les banques qui profitent de la situation pour «taxer» les transactions au passage, avec les maîtres chanteurs envoyés par les partis politiques, avec les traîtres qui cherchent à le doubler ou certaine presse qui monte en épingle certaines affaires.

Cet ouvrage constitue un document explosif, précis et pour une fois de première main, sur trente ans de commerce d'armes à travers le monde.