De : Hubert Bonin
Le CFAT a été, sous le nom de : Crédit foncier d'Algérie & de Tunisie, la dixième banque française dans les années 1920-1940, notamment par la collecte de dépôts. Comment comprendre qu'une institution d'une envergure géographique aussi étroite ait pu devenir une grande banque ? Une plongée dans des fonds d'archives et leur exploitation selon les règles de l'histoire d'entreprise institutionnelle permettent de reconstituer comment le CFAT a créé un vaste réseau d'agences en Afrique du Nord depuis les années 1880 et y est devenu la grande maison bancaire de la colonisation foncière et immobilière, puis aussi commerciale (prêts aux exploitants, généralement d'origine européenne, aux promoteurs urbains, aux négociants, aux industriels, etc.). Au-delà du simple projet colonial, le CFAT est symbolique d'un projet «impérial» : il rayonne de part et d'autre de la Méditerranée, en s'installant sur les places de la métropole actives outre-mer. Et, surtout, il essaime en Méditerranée orientale, en prenant le contrôle d'une banque égéenne, la Banque de Salonique, puis en s'implantant au Levant. Lui aussi, il construit un «système impérial», à son apogée au tournant des années 1960 - avant un repli qui s'étire jusqu'aux années 1990. L'histoire économique de l'outre-mer s'enrichit ici d'un nouveau pan ; mais ce livre est aussi incarné par des «figures» et des «héros», en une histoire vivante, qui cerne les décisions stratégiques des dirigeants.
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Le CFAT a été, sous le nom de : Crédit foncier d'Algérie & de Tunisie, la dixième banque française dans les années 1920-1940, notamment par la collecte de dépôts. Comment comprendre qu'une institution d'une envergure géographique aussi étroite ait pu devenir une grande banque ? Une plongée dans des fonds d'archives et leur exploitation selon les règles de l'histoire d'entreprise institutionnelle permettent de reconstituer comment le CFAT a créé un vaste réseau d'agences en Afrique du Nord depuis les années 1880 et y est devenu la grande maison bancaire de la colonisation foncière et immobilière, puis aussi commerciale (prêts aux exploitants, généralement d'origine européenne, aux promoteurs urbains, aux négociants, aux industriels, etc.). Au-delà du simple projet colonial, le CFAT est symbolique d'un projet «impérial» : il rayonne de part et d'autre de la Méditerranée, en s'installant sur les places de la métropole actives outre-mer. Et, surtout, il essaime en Méditerranée orientale, en prenant le contrôle d'une banque égéenne, la Banque de Salonique, puis en s'implantant au Levant. Lui aussi, il construit un «système impérial», à son apogée au tournant des années 1960 - avant un repli qui s'étire jusqu'aux années 1990. L'histoire économique de l'outre-mer s'enrichit ici d'un nouveau pan ; mais ce livre est aussi incarné par des «figures» et des «héros», en une histoire vivante, qui cerne les décisions stratégiques des dirigeants.
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