Capital et croissance

Cet ouvrage, centré sur les développements contemporains, relie sur un demi-siècle de distance différentes analyses. La critique de J. Robinson relative à l'utilisation d'une fonction de production agrégée est paradoxalement justifiée dans l'analyse menée dans le cadre des modèles de croissance endogène où l'on retrouve certaines des caractéristiques des modèles linéaires de production, et en particulier du modèle de von Neumann.

L'apparition de nouvelles techniques de production, le processus d'innovation est au coeur de l'analyse. Dans des systèmes de type concurrentiel où les producteurs cherchent à minimiser les coûts de production, il n'y a pas à craindre, comme Marx le pensait, de «baisse tendancielle du taux de profit». Cependant des «crises de sur-accumulation» sont susceptibles d'apparaître ainsi que des crises consécutives aux vagues d'innovation, au phénomène de «destruction créatrice» mis en évidence par Schumpeter, crises pouvant être éventuellement aggravées par des crises financières. La globalisation de l'économie nécessite une remise en question de la théorie traditionnelle des coûts comparatifs et montre la nécessité d'une politique active de reconquête de ceux-ci, appelant une politique active des pouvoirs publics.

L'ouvrage, clair et ambitieux, constitue une synthèse éclairante sur des thèmes importants.