Un volcan nommé Haroun Tazieff

Pionnier de l'exploration des cratères en feu, de l'observation directe du mouvement des plaques tectoniques, mais aussi de la politique de prévention des risques naturels majeurs, Haroun Tazieff fut longtemps une des personnalités préférées des Français. Avec Théodore Monod, Jacques-Yves Cousteau et Paul-Émile Victor, il fut de la lignée des grands explorateurs qui ouvrirent le globe à la science moderne, jusqu'en ses sites réputés inviolables.

Les travaux de Tazieff, jugés trop médiatiques et vulgarisateurs, n'ont pas été reconnus par la science officielle. Et son legs irremplaçable n'est pas enseigné dans les universités françaises. À l'origine de cet ostracisme, auquel son tempérament « volcanique » ne fut pas étranger, une « charge académique » déclenchée en 1976 par Claude Allègre, à l'occasion de la crise de la Soufrière en Guadeloupe.

Cent ans après sa naissance, le « continent Tazieff » demeure en grande partie terra incognito. Frédéric Lavachery explore ces silences et les zones d'ombre de la vie de « Garouk », ce père qui l'éleva quelques années sans jamais le reconnaître : un homme féru de découvertes, boxeur et alpiniste émérite, tout autant chercheur que militant engagé contre le nazisme, puis dans les combats écologiques et citoyens.