Les mémoires d'un montreur de marionnettes

Depuis sa fondation en 1981, l'Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières et son École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM), établissements français à vocation internationale, représentent un ensemble d'activités et de moyens unique au service du développement et de la promotion des arts de la marionnette.

Cet ensemble s'articule autour de :

• l'École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette, une formation initiale, ouverte à des élèves français et étrangers, recrutés tous les trois ans par concours, sanctionnés par un diplôme d'État, le diplôme des métiers des arts de la marionnette ;
• un centre de documentation qui comprend une bibliothèque et une vidéothèque entièrement dédiées à la marionnette et aux arts du spectacle ;
• une ligne éditoriale, développée en partenariat avec différents acteurs de la chaîne du livre et en particulier les éditions l'Entretemps ;
• des activités de diffusion et de création du spectacle vivant : salle de spectacle, théâtre en plein air et projets de création.

Ce programme a été élaboré en favorisant le dialogue entre les créateurs, les chercheurs et les enseignants, en privilégiant une approche pluridisciplinaire, et en développant le travail en réseau et les projets de coopération interdisciplinaires et internationaux.

Au fur et à mesure de son histoire, l'Institut International de la Marionnette a souhaité développer ces démarches et devenir un lieu de partage d'expériences, de confrontation d'idées et d'échange de savoir-faire.

Toutes ses activités et le choc des cultures qui en résulte donnent à l'Institut International de la Marionnette son caractère de lieu habité, en mouvement, au carrefour des forces vives d'un art en plein essor.

Les mémoires improvisés d'un montreur de marionnettes

Le XX^e siècle est marqué par la renaissance des arts de la marionnette et leur réinsertion dans la création théâtrale à travers les recherches des avant-gardes artistiques de l'entre-deux-guerres, le phénomène des cabarets littéraires de l'après Seconde Guerre mondiale et le développement de la création théâtrale pour le jeune public.

Devenu marionnettiste par le hasard de sa rencontre avec Gaston Baty, puis collaborateur d'Antoine Vitez, Alain Recoing, dont le parcours compte soixante-trois ans de créations théâtrales et de vie militante, représente sans doute la mémoire la plus étendue de ce que fut cette renaissance.

À travers ses créations, ses recherches historiques et théoriques, l'élaboration d'une pédagogie originale, son regard offre sur l'art des marionnettes en France au XX^e siècle la synthèse d'un art théâtral à part entière. De ses collaborations, de ses rencontres avec des personnalités exceptionnelles, des événements auxquels il a participé, des polémiques auxquelles il a été mêlé, naissent les analyses et la philosophie d'une pratique qui pose aujourd'hui le problème de son identité.