Chants de corail et d'argent

«Le 19 juillet 1857, j'ai quitté cette maison sans savoir si j'y reviendrais. Alors que je me dirigeais vers la côte, je m'étais retourné pour regarder une dernière fois la colline de Tananarivo. J'avais alors cru distinguer, très loin, en haut du palais que je lui avais bâti, la silhouette de la reine, ou plutôt la tache pourpre de son ombrelle. Ce fut alors que je compris que le verdict qui me rejetait en étranger loin des rivages de ce pays était sans appel. Je sus aussi que je ne la reverrais plus.»

Tour à tour architecte, ingénieur et philosophe, Jean Laborde avait su charmer la grande reine de Madagascar, Ranavalona I^re, en lui bâtissant cité industrielle et palais, sans cesser de rêver une Europe réinventée dans cette luxuriance végétale et animiste. La reine, un jour pourtant, se lassa de tant de détermination.

Revenant après quatre ans d'exil, il sera le conseiller du jeune roi et premier consul de France. Jusqu'à sa mort, il entretiendra avec Madagascar une relation passionnée, dans la confrontation de deux cultures également riches, fascinées l'une par l'autre.

Dans ce roman, deux voix se répondent, comme s'entrelacent les destins : celle de Laborde, l'Etranger ami, celle de Voahangy, fille de ce pays magnifique et obscur, qui, à son retour d'exil, vivra avec lui, en témoin lucide, les événements tragiques d'une époque bouleversée.