Le sang des paysans : 1525, l'Alsace en guerre

« Paul se précipite au bord du rempart. Il voit les premiers paysans, derniers du honteux cortège, franchir en sens inverse le seuil de l'Obertor pour reprendre leurs armes, hurlant de rage et de terreur, pendant que des lansquenets actionnent le mécanisme de fermeture de la grande porte.
- Mais que font-ils ? crie Anna. Ils les condamnent à mort ! »

1525. L'armée des paysans fait trembler le Saint Empire. Rassemblée de part et d'autre du Rhin, elle menace de renverser l'ordre établi depuis des siècles. Dans les champs, les tavernes des villes, dans les couvents et jusque dans les belles demeures patriciennes, on ne parle plus que des abus des puissants. Sous le commandement du charismatique Erasme Gerber, ils sont des milliers à battre la campagne d'Alsace. Profitant de la neutralité de Strasbourg, gagnée à la Réforme, et de la fuite de l'évêque, les insurgés pénètrent sans coup férir dans la cité épiscopale de Saverne. C'est l'apothéose d'un mouvement populaire d'une rare ampleur, qui précède de peu sa chute dans un terrible bain de sang.

Après Les Légions furieuses, le premier roman publié sur le thème des danseurs fous de Strasbourg, Emmanuel Viau poursuit son exploration romanesque du Moyen Âge alsacien. Dans un récit mené à un rythme effréné et solidement documenté, on retrouve un curé fidèle à l'Église mais converti aux luttes paysannes. Une jeune femme énergique, tiraillée entre son engagement dans la révolte et sa nouvelle maternité. Profitant du chaos, un mystérieux écorcheur rôde, fantôme surgi du passé du jeune Vit, l'un des meneurs des insurgés.

Le Sang des paysans est un polar historique en immersion dans le gouvernement des rustauds, où l'on aborde la guerre vue de l'intérieur, avec ses intrigues politiques et ses destins individuels, ses espoirs, ses désillusions. Face au désastre annoncé, chacun devra trouver une façon de s'en sortir...