Martin Luther : la face cachée d'un révolutionnaire

Haine de l'Église, antisémitisme, calomnie, réécriture de la Bible. Le portrait que dresse Angela Pellicciari de Martin Luther est sans concession.

Difficile de contredire cette historienne quand elle constate avec regret que, « même dans les milieux catholiques, on tient presque pour acquis que Luther avait raison et l'Église catholique tort ». S'appuyant abondamment sur les écrits de Luther qu'elle oppose aux paroles de Jésus, l'auteur montre les conséquences de la révolte du prêtre allemand : détachement de l'Église allemande de Rome, paupérisation du peuple, destruction des oeuvres de charité, guerre. La réforme préconisée par Luther s'appuie certes sur les abus du clergé, que personne ne conteste, mais elle n'apporte aucune solution. Au contraire, elle enfonce l'Europe dans un cataclysme qui ne s'achèvera pas de sitôt.

L'auteur voit dans la Réforme la marque contemporaine d'une pensée affranchie de toute recherche de la vérité au nom d'une conscience individuelle qui place la liberté de pensée au-dessus de tout dogme.