Le peuple de la nuit : mines et mineurs en France, XIXe-XXe siècles

Les mineurs furent au centre de la vie économique nationale pendant deux siècles ; ils imprimèrent une manière de vivre, une sociabilité, une culture particulières à des régions entières, de la colombophilie ou des combats de coqs à la passion du foot ou du vélo. Depuis la tragédie d'Aubin, en 1869, rendue célèbre par Victor Hugo, jusqu'aux batailles du charbon d'après 1945, en passant par Germinal (1885), la catastrophe de Courrières (1906), les grèves patriotiques «antiboches» ou révolutionnaires, Diana Cooper-Richet est la première à brosser un tableau complet de l'univers historique et culturel des mineurs.

On y découvrira notamment des aperçus originaux sur l'«effet Germinal» et l'écriture ouvrière, sur le travail et la place des femmes comme ceux des enfants, sur le brassage des nationalités qui sont venues peiner au milieu des dangers de la fosse, sur la nationalisation et la mort programmée des bassins miniers français.

De ce glorieux passé, il ne subsiste aujourd'hui que quelques terrils reconvertis en parcs de loisirs, des corons et des musées que gardent fidèlement d'anciens mineurs. En forme d'hommage à ces tristes vestiges d'un monde qui disparaît, Diana Cooper-Richet a écrit la grande synthèse qu'on attendait.