Les jardins du roi Stanislas en Lorraine

Heureux celui qui découvre les jardins du roi Stanislas en ouvrant le Recueil des plans d'Emmanuel Héré : à chaque page des cascades jaillissent, des embarcations glissent silencieusement entre les balustrades et les orangers du grand canal, des pavillons de contes de fée sortent de terre. Mais la déception est cruelle s'il lui vient l'envie de se rendre sur place. Des pavillons, des châteaux de plaisance, il ne reste plus rien ou si peu. Les statues, les bassins ont le plus souvent disparu, les jardins ont été lotis...

Tous les jardins sont soumis aux caprices du temps et de leurs propriétaires successifs. Cependant on trouve rarement un exemple de destruction aussi systématique que dans le cas des résidences du duc de Lorraine et de Bar.

Les études antérieures sur les résidences du roi Stanislas ou sur la vie de sa cour ont souvent négligé l'importance que l'espace du jardin pouvait avoir pour ce microcosme, dans le contexte de la future annexion du duché à la France. Au-delà de ces fantaisies éphémères, il est pourtant possible de percevoir Stanislas lui-même : ses rêves, son idéal esthétique ses utopies... Il est frappant de constater que, dans les premières années de son règne, l'activité du monarque a été presque exclusivement consacrée à ses jardins, au détriment des chafeaux, même si des motivations paicaimiaires ont parjustifien en partie ce choix. Est-il si étonnant que cet homme, qui erra sur les routes d'Europe pendant presque trente ans ait eu envie d'aménager un coin de paradis qui devienne l'asile tant, attendu ?

Dans un ouvrage abondamment, Illustre, Stéphanie, Chapotet présente une étude approfondie de ces jardins exceptionnels, qui vise à leur rendre la place qu'ils ont perdue depuis longtemps dans l'histoire des jardins. Ils constituent en effet, une transition sans équivalent entre l'art du jardin classique et celui du jardin pittoresque, plus fréquemment appété <>.