La Vie... c'est pas toujours du cinéma

Très tôt orphelin, Charles Gérard, le voyou du Pré-Saint-Gervais avait dû se débrouiller seul pour gagner sa vie. La boxe qu'il pratique dès l'âge de douze ans le passionne. Elle lui permettra, plus tard, de se lier avec Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin. Dans La Vie... c'est pas toujours du cinéma, il en dessine des portraits inattendus. Ainsi que de Jacques Brel, Charles Boyer, Fred Astaire et tant d'autres. Si le cinéma occupe la première place dans ce livre, c'est que d'un côté ou de l'autre de la caméra, Charles Gérard en aura tout connu.

Après avoir été figurant (sa première apparition à l'écran : un galérien dans Monsieur Vincent), il a été projectionniste, propriétaire d'une salle de cinéma, a fait des dessins animés. Devenu réalisateur, il signe sept films qu'il a écrits et produits. Puis il est engagé comme reporter-cinéaste à la télévision pour laquelle il couvrira 250 sujets environ, Cassius Clay, Pelé, etc. pour Les Coulisses de l'exploit, la célèbre émission. Ou encore un reportage sur la guerre du Vietnam. Un jour, tout change.

"Pose ta caméra et donne-moi la réplique" lui dit Claude Lelouch qu'il était venu filmer. Et ce sera en 1970 Le Voyou où Charlot à la ville, il devient Charlot à l'écran. Il y aura ensuite Smic, smac, smoc, L'Aventure c'est l'aventure, L'Incorrigible, Le Jouet. Une cinquantaine de films qui vont faire de Charles Gérard l'un des tout premiers second rôle du cinéma. Tout le monde ne connaît pas son nom. Mais tout le monde le reconnaît : l'homme aux cheveux blancs, c'est lui.