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La peinture tissée : théorie de l'art et tapisseries des Gobelins sous Louis XIV

La peinture tissée

Théorie de l'art et tapisseries des Gobelins sous Louis XIV

L'histoire de la manufacture royale des Gobelins est encore bien souvent perçue comme l'oeuvre de Jean-Baptiste Colbert et Charles Le Brun, une idée forgée par Voltaire qui voyait dans son Siècle de Louis XIV (1751) un âge d'or perdu. Si le rôle joué par ces deux grands hommes est indéniable, il faut aussi admettre que leur action ne couvre environ qu'un tiers du règne de Louis XIV, depuis le moment où le roi a commencé à gouverner par lui-même, en mai 1661, jusqu'à la mort du ministre, en septembre 1683. La période qui a suivi a été globalement perçue comme n'ayant pas été favorable à la Manufacture, car Louvois, le successeur de Colbert à la surintendance des Bâtiments du roi, a entrepris de faire tisser des peintures et des dessins de maîtres anciens et modernes, des oeuvres non conçues spécifiquement pour la tapisserie, ce qui a eu pour résultat des tentures considérées comme peu originales, car saisies comme des copies. Des arguments d'ordre économique et esthétique ont été avancés pour soutenir cette thèse. Mais les explications fournies ne prennent pas en compte l'ensemble des déterminations qui ont fait que ces tapisseries existent sous cette forme. La production des Gobelins se situe sous Louvois, comme sous son prédécesseur, dans un contexte d'art de cour, avec le même but avoué : la gloire du roi et la splendeur de l'art.

Le propos de cet essai est de revenir sur ces tapisseries transposant dans le grand format des peintures et dessins de Raphaël, Giulio Romano, Nicolas Poussin et Pierre Mignard. Ces oeuvres ont été peu étudiées, elles ont été principalement analysées sous l'angle de la représentation politique, mais rarement d'un point de vue esthétique. Il s'agit donc de s'interroger sur le sens de la pratique de la copie en tapisserie dans un contexte d'art de cour où le système de la représentation royale était extrêmement codifié. Les études sur la tapisserie ont essentiellement privilégié la question du sens des images, l'analyse de la storia, les programmes iconographiques et leurs significations qui nous renseignent sur la culture de la société. La réflexion sur la pensée figurative et l'invention plastique, sur le passage du peint au tissé a été délaissée, essentiellement faute de témoignages directs. Les principales sources utilisées sont des documents comptables, des écrits qui sont quasiment muets sur les intentions des différents acteurs. Mais il existe d'autres textes, des relations mondaines, des échanges épistolaires et la littérature artistique. C'est essentiellement de la confrontation de la lecture de cette dernière à l'examen des tapisseries que l'on peut tirer quelque enseignement. Quelles étaient donc les stratégies des Bâtiments du roi en projetant de faire tisser les modèles de la peinture universellement reconnus aux Gobelins ?

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La peinture tissée

Théorie de l'art et tapisseries des Gobelins sous Louis XIV

L'histoire de la manufacture royale des Gobelins est encore bien souvent perçue comme l'oeuvre de Jean-Baptiste Colbert et Charles Le Brun, une idée forgée par Voltaire qui voyait dans son Siècle de Louis XIV (1751) un âge d'or perdu. Si le rôle joué par ces deux grands hommes est indéniable, il faut aussi admettre que leur action ne couvre environ qu'un tiers du règne de Louis XIV, depuis le moment où le roi a commencé à gouverner par lui-même, en mai 1661, jusqu'à la mort du ministre, en septembre 1683. La période qui a suivi a été globalement perçue comme n'ayant pas été favorable à la Manufacture, car Louvois, le successeur de Colbert à la surintendance des Bâtiments du roi, a entrepris de faire tisser des peintures et des dessins de maîtres anciens et modernes, des oeuvres non conçues spécifiquement pour la tapisserie, ce qui a eu pour résultat des tentures considérées comme peu originales, car saisies comme des copies. Des arguments d'ordre économique et esthétique ont été avancés pour soutenir cette thèse. Mais les explications fournies ne prennent pas en compte l'ensemble des déterminations qui ont fait que ces tapisseries existent sous cette forme. La production des Gobelins se situe sous Louvois, comme sous son prédécesseur, dans un contexte d'art de cour, avec le même but avoué : la gloire du roi et la splendeur de l'art.

Le propos de cet essai est de revenir sur ces tapisseries transposant dans le grand format des peintures et dessins de Raphaël, Giulio Romano, Nicolas Poussin et Pierre Mignard. Ces oeuvres ont été peu étudiées, elles ont été principalement analysées sous l'angle de la représentation politique, mais rarement d'un point de vue esthétique. Il s'agit donc de s'interroger sur le sens de la pratique de la copie en tapisserie dans un contexte d'art de cour où le système de la représentation royale était extrêmement codifié. Les études sur la tapisserie ont essentiellement privilégié la question du sens des images, l'analyse de la storia, les programmes iconographiques et leurs significations qui nous renseignent sur la culture de la société. La réflexion sur la pensée figurative et l'invention plastique, sur le passage du peint au tissé a été délaissée, essentiellement faute de témoignages directs. Les principales sources utilisées sont des documents comptables, des écrits qui sont quasiment muets sur les intentions des différents acteurs. Mais il existe d'autres textes, des relations mondaines, des échanges épistolaires et la littérature artistique. C'est essentiellement de la confrontation de la lecture de cette dernière à l'examen des tapisseries que l'on peut tirer quelque enseignement. Quelles étaient donc les stratégies des Bâtiments du roi en projetant de faire tisser les modèles de la peinture universellement reconnus aux Gobelins ?

EAN
9782753540842
Format
Relié
Nombre de pages
164
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de parution
2015-08-20
Poids
874
Dimensions
23.0 x 29.0 x 1.5 cm
Collection
Art & société
Série

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