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Escaliers parisiens sous l'Ancien Régime : l'apogée de la serrurerie

[...]

En même temps qu'il complète nos connaissances, il [l'inventaire] suggère une mise en question sans précédent des valeurs sur lesquelles ces connaissances se fondent. Les objets d'archéologie peuvent être définis en tant que témoins. On les rassemble selon des méthodes d'ordre scientifique, ou qui tentent de l'être. L'inscription inconnue rejoint l'inscription connue, et le morceau d'architrave, la colonne mutilée. Il n'en va pas de même des oeuvres d'art. Au musée, dans notre mémoire, dans nos inventaires, l'objet inconnu, depuis un siècle, rejoint moins l'objet connu que l'oeuvre dédaignée ne rejoint l'oeuvre admirée. L'inventaire qui rassemblait les statues romaines de Provence n'était pas de même nature que celui qui leur ajoute les têtes de Roquepertuse et d'Entremont.

Il ne s'agit pas seulement d'une «évolution du goût». (Évolution d'ailleurs troublante, comme celle de la mode, car nul n'a expliqué ce qui pousse les hommes à être barbus sous Agamemnon, Henri IV et Fallières et rasés sous Alexandre ou Louis XV.) Ce n'est pas seulement le goût qui, dans les inventaires, ajoute les statues romanes aux statues romaines, et les oeuvres gothiques aux oeuvres romanes avant de leur ajouter les têtes d'Entremont. Mais ce ne sont pas non plus les découvertes, car les oeuvres gothiques n'étaient point inconnues : elles n'étaient qu'invisibles. Les hommes qui recouvrirent le tympan d'Autun ne le voyaient pas, du moins en temps qu'oeuvre d'art. Pour que l'oeuvre soit inventoriée, il faut qu'elle soit devenue visible. Et elle n'échappe pas à la nuit par la lumière qui l'éclaire comme elle éclaire les roches, mais par les valeurs qui l'éclairent comme elles ont toujours éclairé les formes délivrées de la confusion universelle. Tout inventaire artistique est ordonné par des valeurs : il n'est pas le résultat d'une énumération, mais un filtrage.

Nous écartons, nous aussi, les oeuvres que nous ne voyons pas. Mais que nous puissions ne pas les voir, nous le savons, et nous sommes les premiers à le savoir ; et nous connaissons le piège de l'idée de maladresse. Si bien que nous ne tentons plus un inventaire des formes conduit par la valeur connue : beauté, expression, etc. qui orientait la recherche ou la résurrection, mais, à quelques égards, le contraire : pour la première fois, la recherche, devenue son objet propre, fait de l'art une valeur à redécouvrir, l'objet d'une question fondamentale.

Et c'est pourquoi nous espérons mener à bien ce qui ne put l'être pendant cent cinquante ans : l'inventaire des richesses artistiques de la France est devenu une aventure de l'esprit.

André Malraux

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'escalier est un élément d'apparat dans les plus belles demeures et hôtels parisiens. Il est au coeur des recherches des architectes et maîtres d'oeuvre qui inventent l'escalier suspendu. Ces recherches croisent alors celles des artisans : la rampe de serrurerie est née. De cette époque fastueuse subsistent de nombreuses traces : près de mille deux cents rampes ont ainsi été inventoriées par une étude minutieuse de plusieurs années. Au sein de ce vivier foisonnant ont été sélectionnés les escaliers les plus spectaculaires, ou parfois plus modestes, qui tous sont l'illustration d'un savoir-faire exceptionnel.

Leur découverte, à travers les pages merveilleusement illustrées de cet ouvrage, est une invitation à un voyage à travers l'Histoire.

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En même temps qu'il complète nos connaissances, il [l'inventaire] suggère une mise en question sans précédent des valeurs sur lesquelles ces connaissances se fondent. Les objets d'archéologie peuvent être définis en tant que témoins. On les rassemble selon des méthodes d'ordre scientifique, ou qui tentent de l'être. L'inscription inconnue rejoint l'inscription connue, et le morceau d'architrave, la colonne mutilée. Il n'en va pas de même des oeuvres d'art. Au musée, dans notre mémoire, dans nos inventaires, l'objet inconnu, depuis un siècle, rejoint moins l'objet connu que l'oeuvre dédaignée ne rejoint l'oeuvre admirée. L'inventaire qui rassemblait les statues romaines de Provence n'était pas de même nature que celui qui leur ajoute les têtes de Roquepertuse et d'Entremont.

Il ne s'agit pas seulement d'une «évolution du goût». (Évolution d'ailleurs troublante, comme celle de la mode, car nul n'a expliqué ce qui pousse les hommes à être barbus sous Agamemnon, Henri IV et Fallières et rasés sous Alexandre ou Louis XV.) Ce n'est pas seulement le goût qui, dans les inventaires, ajoute les statues romanes aux statues romaines, et les oeuvres gothiques aux oeuvres romanes avant de leur ajouter les têtes d'Entremont. Mais ce ne sont pas non plus les découvertes, car les oeuvres gothiques n'étaient point inconnues : elles n'étaient qu'invisibles. Les hommes qui recouvrirent le tympan d'Autun ne le voyaient pas, du moins en temps qu'oeuvre d'art. Pour que l'oeuvre soit inventoriée, il faut qu'elle soit devenue visible. Et elle n'échappe pas à la nuit par la lumière qui l'éclaire comme elle éclaire les roches, mais par les valeurs qui l'éclairent comme elles ont toujours éclairé les formes délivrées de la confusion universelle. Tout inventaire artistique est ordonné par des valeurs : il n'est pas le résultat d'une énumération, mais un filtrage.

Nous écartons, nous aussi, les oeuvres que nous ne voyons pas. Mais que nous puissions ne pas les voir, nous le savons, et nous sommes les premiers à le savoir ; et nous connaissons le piège de l'idée de maladresse. Si bien que nous ne tentons plus un inventaire des formes conduit par la valeur connue : beauté, expression, etc. qui orientait la recherche ou la résurrection, mais, à quelques égards, le contraire : pour la première fois, la recherche, devenue son objet propre, fait de l'art une valeur à redécouvrir, l'objet d'une question fondamentale.

Et c'est pourquoi nous espérons mener à bien ce qui ne put l'être pendant cent cinquante ans : l'inventaire des richesses artistiques de la France est devenu une aventure de l'esprit.

André Malraux

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'escalier est un élément d'apparat dans les plus belles demeures et hôtels parisiens. Il est au coeur des recherches des architectes et maîtres d'oeuvre qui inventent l'escalier suspendu. Ces recherches croisent alors celles des artisans : la rampe de serrurerie est née. De cette époque fastueuse subsistent de nombreuses traces : près de mille deux cents rampes ont ainsi été inventoriées par une étude minutieuse de plusieurs années. Au sein de ce vivier foisonnant ont été sélectionnés les escaliers les plus spectaculaires, ou parfois plus modestes, qui tous sont l'illustration d'un savoir-faire exceptionnel.

Leur découverte, à travers les pages merveilleusement illustrées de cet ouvrage, est une invitation à un voyage à travers l'Histoire.

Éditeur
Somogy, Conseil régional d'Ile-de-France
Format
Relié sous jaquette
Date de parution
2011-03-23
Nombre de pages
279
Dimensions
26.0 x 32.0 x 2.8 cm
Poids
2125
EAN
9782757203323

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