Le comte de Mazzara

« Quelle journée que ma première journée à Palerme ! Un paletot déchiré, un pied foulé, trois voitures bousculées, deux jambes écrasées, une main blessée, une toilette bouleversée, un théâtre plongé dans les ténèbres, un point d'orgue manqué, deux soufflets donnés à un officier suisse, et enfin, quoi qu'en dise le comte de Mazzara, un duel dont les conséquences doivent naturellement être funestes à l'un ou à l'autre des adversaires, peut-être aux deux : c'était plus que de simples accidents, plus que du hasard, c'était même plus que du guignon, c'était du malheur. Et ce mot sinistre, qui retentissait sans cesse autour de nous partout où nous allions, ce mot jettator, une injure à coup sûr, une injure qui ne pouvait s'adresser à moi inconnu et étranger ? Adressée au comte, je ne pouvais en demander l'explication... »