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Un Chemin d'histoire : chrétienté et christianisation

PREMIÈRE PARTIE?>Le christianisme à la sortie du Moyen Age?>?>1.?>Les chrétiens au temps de la Réforme11?>On n'a pas fini de s'interroger sur les causes de la Réforme protestante. Cette première étude se propose de situer cette interrogation sous un éclairage nouveau en rattachant les théologies du XVIesiècle aux angoisses collectives auxquelles elles s'efforcèrent de répondre. Sous ce titre général je voudrais aborder successivement deux thèmes, d'ailleurs liés entre eux : a) le problème des causes de la Réforme ; b) la description des comportements religieux des Occidentaux au début des Temps modernes et aux différents niveaux de la société. C'est sur ce dernier thème que j'insisterai le plus, le premier lui servant en quelque sorte d'introduction.I. - LES CAUSES DE LA RÉFORME?>La question des causes de la Réforme est une des plus importantes qui se soient posées aux historiens de l'Occident, et c'est une interrogation qui importe à qui veut comprendre notre propre présent. A ce problème, deux solutions « traditionnelles » ont été données, l'une couramment reçue dès le XVIe siècle : l'explication par les « abus » de l'Eglise ; l'autre, apportée par Marx et Engels au milieu du XIXe siècle, l'explication par l'évolution économique.L'explication par les « abus » peut s'énoncer schématiquement ainsi : les tares de l'Eglise à la fin du XVe siècle et au début du XVIeétaient devenues telles, et si voyants les scandales de toutes sortes, du haut en bas de la hiérarchie cléricale, qu'un coup de balai devenait indispensable. Seule une opération chirurgicale pouvait débarrasser l'Eglise de la lèpre qui la défigurait : d'où la Réforme protestante que suivit une tardive réaction catholique. Celle-ci, survenant quand l'irréparable scission était consommée, ne pouvait être qu'une remise en ordre conservatrice à forte coloration anti-protestante : une Contre-Réforme.L'explication marxiste peut à son tour être présentée – non moins schématiquement – selon le modèle suivant : au temps des guerres hussites (XVe siècle) comme à l'époque de la Réforme protestante, la dissidence qui se produisit eut moins pour objectif de changer le Credo que de modifier la société terrestre. Si les extrémistes hérétiques –« millénaristes » tchèques du XVe siècle ou chefs des paysans allemands du XVIe, tels que Müntzer – placèrent un écriteau religieux au-dessus de leurs revendications sociales, cela tient, bien sûr, à leur outillage mental et à celui de leur époque, mais aussi à ce que la hiérarchie cléricale et le dogme étant alors les plus solides appuis des classes dirigeantes, lutter contre l'Eglise établie était le meilleur moyen de vaincre le pouvoir en place. En tout cas, pour Engels, Müntzer n'avait qu'un « masque biblique » :« Il rejetait la Bible comme révélation tant exclusive qu'infaillible. Pour lui, la vraie, la vivante révélation, c'était la Raison. Par cette foi, par cette Raison devenue vivante, l'homme se divinise et se sanctifie... De même qu'il n'y a pas de ciel au-delà, il n'y a ni enfer ni damnation... Le Christ a été un homme comme nous... Ces théories étaient prêchées par Müntzer la plupart du temps déguisées sous les mêmes formules chrétiennes sous lesquelles la philosophie moderne a dû quelque temps se déguiser. Mais ... on voit qu'il prenait le masque biblique bien moins au sérieux que maint disciple de Hegel dans les temps modernes12. » Les extrémistes Taborites, comme les paysans allemands en 1525, furent trahis par la bourgeoisie et vaincus. Leur soulèvement ne profita qu'aux possédants. Du moins les millénaristes de Bohême et les paysans révoltés contribuèrent-ils, ainsi que Luther et Calvin, à l'ébranlement des structures féodales et facilitèrent-ils l'avènement futur du capitalisme. Le « monde religieux n'étant que le reflet du monde réel », ce n'est pas un hasard, si réelle que fût la sincérité des sentiments religieux d'un Luther ou d'un Calvin, ce n'est pas un hasard, donc, si le protestantisme triompha dans une partie de l'Europe au moment où la féodalité se décomposait et où se dessinaient les premières structures du capitalisme. La révolte et l'idéologie protestantes furent à la fois expression et moyen de cette nécessaire évolution.

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PREMIÈRE PARTIE?>Le christianisme à la sortie du Moyen Age?>?>1.?>Les chrétiens au temps de la Réforme11?>On n'a pas fini de s'interroger sur les causes de la Réforme protestante. Cette première étude se propose de situer cette interrogation sous un éclairage nouveau en rattachant les théologies du XVIesiècle aux angoisses collectives auxquelles elles s'efforcèrent de répondre. Sous ce titre général je voudrais aborder successivement deux thèmes, d'ailleurs liés entre eux : a) le problème des causes de la Réforme ; b) la description des comportements religieux des Occidentaux au début des Temps modernes et aux différents niveaux de la société. C'est sur ce dernier thème que j'insisterai le plus, le premier lui servant en quelque sorte d'introduction.I. - LES CAUSES DE LA RÉFORME?>La question des causes de la Réforme est une des plus importantes qui se soient posées aux historiens de l'Occident, et c'est une interrogation qui importe à qui veut comprendre notre propre présent. A ce problème, deux solutions « traditionnelles » ont été données, l'une couramment reçue dès le XVIe siècle : l'explication par les « abus » de l'Eglise ; l'autre, apportée par Marx et Engels au milieu du XIXe siècle, l'explication par l'évolution économique.L'explication par les « abus » peut s'énoncer schématiquement ainsi : les tares de l'Eglise à la fin du XVe siècle et au début du XVIeétaient devenues telles, et si voyants les scandales de toutes sortes, du haut en bas de la hiérarchie cléricale, qu'un coup de balai devenait indispensable. Seule une opération chirurgicale pouvait débarrasser l'Eglise de la lèpre qui la défigurait : d'où la Réforme protestante que suivit une tardive réaction catholique. Celle-ci, survenant quand l'irréparable scission était consommée, ne pouvait être qu'une remise en ordre conservatrice à forte coloration anti-protestante : une Contre-Réforme.L'explication marxiste peut à son tour être présentée – non moins schématiquement – selon le modèle suivant : au temps des guerres hussites (XVe siècle) comme à l'époque de la Réforme protestante, la dissidence qui se produisit eut moins pour objectif de changer le Credo que de modifier la société terrestre. Si les extrémistes hérétiques –« millénaristes » tchèques du XVe siècle ou chefs des paysans allemands du XVIe, tels que Müntzer – placèrent un écriteau religieux au-dessus de leurs revendications sociales, cela tient, bien sûr, à leur outillage mental et à celui de leur époque, mais aussi à ce que la hiérarchie cléricale et le dogme étant alors les plus solides appuis des classes dirigeantes, lutter contre l'Eglise établie était le meilleur moyen de vaincre le pouvoir en place. En tout cas, pour Engels, Müntzer n'avait qu'un « masque biblique » :« Il rejetait la Bible comme révélation tant exclusive qu'infaillible. Pour lui, la vraie, la vivante révélation, c'était la Raison. Par cette foi, par cette Raison devenue vivante, l'homme se divinise et se sanctifie... De même qu'il n'y a pas de ciel au-delà, il n'y a ni enfer ni damnation... Le Christ a été un homme comme nous... Ces théories étaient prêchées par Müntzer la plupart du temps déguisées sous les mêmes formules chrétiennes sous lesquelles la philosophie moderne a dû quelque temps se déguiser. Mais ... on voit qu'il prenait le masque biblique bien moins au sérieux que maint disciple de Hegel dans les temps modernes12. » Les extrémistes Taborites, comme les paysans allemands en 1525, furent trahis par la bourgeoisie et vaincus. Leur soulèvement ne profita qu'aux possédants. Du moins les millénaristes de Bohême et les paysans révoltés contribuèrent-ils, ainsi que Luther et Calvin, à l'ébranlement des structures féodales et facilitèrent-ils l'avènement futur du capitalisme. Le « monde religieux n'étant que le reflet du monde réel », ce n'est pas un hasard, si réelle que fût la sincérité des sentiments religieux d'un Luther ou d'un Calvin, ce n'est pas un hasard, donc, si le protestantisme triompha dans une partie de l'Europe au moment où la féodalité se décomposait et où se dessinaient les premières structures du capitalisme. La révolte et l'idéologie protestantes furent à la fois expression et moyen de cette nécessaire évolution.

Auteur(s)
Éditeur
Fayard
Format
Broché
Date de parution
1981-01-01
Nombre de pages
288
Dimensions
16.0 x 24.0 x 2.1 cm
Poids
352
EAN
9782213010342

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