Vive Henri IV

Quel homme sympathique ! On le représente volontiers à quatre pattes, promenant son fils à cheval sur son dos. On dit que son programme n'était pas compliqué : il voulait que tous ses sujets puissent manger du poulet le dimanche. On sait qu'il aimait les femmes, qu'il détestait la guerre, et qu'il fut l'inventeur d'une vertu politique assez rare, d'autant plus chère aux Français qu'ils ont beaucoup de mal à la pratiquer : la tolérance.

Le Vert Galant n'est peut-être pas le plus grand de nos rois, mais c'est assurément le plus populaire.

Ce qu'on sait moins, c'est que personne ne pouvait prévoir que le petit Henri de Bourbon, né en 1553 à Pau, dans le lointain Béarn, protestant de surcroît, deviendrait un jour roi de France et de Navarre sous le nom d'Henri IV.

Il fallut pour cela que se succèdent toute une série d'événements plus extraordinaires les uns que les autres, à commencer par la mort des trois héritiers directs d'Henri III, les derniers Valois.

De la nuit terrible de la Saint-Barthélemy, où le jeune époux de la reine Margot n'échappa au massacre qu'en abjurant sa religion, à l'entrée triomphale dans Paris, dix-sept ans plus tard, acclamé par ceux qu'il avait durement assiégés, Jean-Claude Brisville, l'auteur de l'admirable Souper, nous fait revivre les grands moments de cette existence romanesque.

A ses soldats, quand la bataille allait commencer, il avait l'habitude de dire : «N'oubliez jamais que ceux que vous allez combattre, un jour vous devrez vivre et travailler avec eux.»