Ce que l'océan ne dit pas

C'est l'après-guerre. Dans son village bordé de paysages apaisants, la petite Christine rêve de devenir écrivain. En attendant, elle grandit dans le paradis odorant du jardin soigneusement entretenu, entre un père absent, une mère italienne rejetée par les villageois, un frère rival et ses camarades d'école. De sa plume sensible et lumineuse, Hortense Dufour dépeint avec émotion les tristes souvenirs et les grands bonheurs de ses tendres années.

Hortense Dufour nous livre « un grand vent de fraîcheur ! »
Le Figaro magazine

Mon père, le juge, est corrézien. Mes parents n'avaient pas une goutte de sang charentais. Nous vivions surtout entre nous. Silvia, son père, sa mère et sa tante italiens, recueillis après la guerre. Mon frère, d'un an mon aîné, taciturne, peignait en silence. Silvia veillait sans cesse sur lui. Nous recevions peu. Peu de monde venait nous voir. Je parle des années lentes où mon père, le juge, était en poste à l'étranger. Où il nous plaquait. Nous étions sa charge. Cette famille, il fallait la fuir. Il y a de quoi quand on n 'aime guère.