Atelier du roman (L'), n° 73. La guerre du temps et de l'actualité

En vérité, « la guerre du Temps et de l'Actualité » (je la comprends ainsi), c'est la formulation d'un décalage ; celui qui, de tout temps, survient lorsque l'homme s'efforce de ne pas être otage de son instinct de vie.
Théo Ananissoh.

Lorsque aucune valeur ne transcende celles de la communauté, la soumission à la communauté devient vite une valeur absolue. Les individus membres d'un groupe ne participent pas à la décision collective ; ils se soumettent, au contraire, à une opinion majoritaire qui se forme et s'énonce d'une manière à la fois impérieuse et incontestable.
Akira Mizubayashi.

Le propre d'une grande oeuvre, me semble-t-il, est de s'ancrer dans le réel du présent tout en faisant sentir non seulement son caractère éternel, mais aussi sa condamnation à disparaître.
Béatrice Commengé.

Soit nous nous efforçons, par tous les moyens dont nous disposons, de situer notre présent dans la totalité du temps, soit nous tombons fatalement dans l'« instantisme », si bien décrit par Akira Mizubayashi [...] et qui s'est emparé aujourd'hui de nous tous.
Yannis Kiourtsakis.

Je crois que toute nation est à sa manière un continent et, en même temps, une province. Le romancier n'écrit pour personne, même pas pour lui. Il écrit pour l'ombre qui circule dans son univers et se cache dans son cloître mental.
Gudhergur Bergsson.

Je danse je vole tout le monde est copain car chacun est pareil Jésus c'est Bouddha c'est Che Guevara c'est Steve Jobs c'est Coca-Cola c'est un tout c'est un rien on parle on rit c'est super [...] Vous voyez, ça marche, j'exulte, je jouis, je suis conquis. Converti à l'art obligatoire. Qui oserait prétendre échapper à une époque aussi lyrique ?
Vincent Flamand.

Freud aurait-il pu imaginer un tel cas d'effondrement de la psychologie au niveau où l'on vît l'individu faire délibérément choix de la psychose, décider que le rêve, l'irréel et la toute-puissance du désir fussent la règle sociale ?
Maxence Caron.

Roman et Fiction, Roman ou Fiction, Roman contre Fiction... [...] la distinction faite entre les deux genres ouvre deux niveaux de lecture de Zone blanche de Michel Host, mais donne également des perspectives intéressantes sur l'ensemble de son oeuvre.
Christine Bini.

L'homme, coupé de la nature, coupé de la culture, coupé du passé, est cet être parfaitement hors sol bientôt arrivé à maturité. C'est sans doute ce qu'on appelle une forme de « progrès ».
Denis Wetterwald.