Un musicien dans la ville : Albert Alain et Saint-Germain-en-Laye (1880-1971)

Jehan Alain, compositeur majeur de la première moitié du XX^e siècle, et Marie-Claire Alain, interprète de renommée mondiale, ont maintenu dans l'ombre, par leur notoriété, la figure de leur père, Albert Alain, musicien raffiné et personnage d'une profonde originalité.

Saint-Germanois, Albert Alain fut un homme de vocation qui brava l'autorité paternelle pour devenir musicien et consacrer sa vie à l'orgue. Titulaire de plusieurs tribunes, à Maisons-Laffitte, à la chapelle des Franciscaines, puis à la paroisse Saint-Germain, il exerça son métier d'organiste liturgique comme un sacerdoce. Compositeur fécond, il écrivit plus de 469 œuvres, principalement des pièces vocales religieuses qui demeurent, de nos jours, au répertoire des maîtrises de Saint-Louis-de-Versailles et de La Madeleine à Paris. Facteur d'orgues amateur, il construisit de ses propres mains un orgue de salon de 42 jeux, spécimen unique au monde par la taille comme par l'esthétique. Quel plus beau jouet pouvait-il offrir à ses enfants ? Tout naturellement, Jehan, Marie-Odile, Olivier et Marie-Claire, imprégnés dès leur plus jeune âge des sonorités de l'orgue paternel, devinrent, à leur tour, tous quatre musiciens.

Ainsi, Albert Alain mérite d'être mieux connu, tant à travers la réussite exceptionnelle de ses enfants que pour son rôle capital d'animateur de la vie musicale, religieuse et culturelle de la cité de Saint-Germain-en-Laye au XX^e siècle.