Thés : cultures, senteurs, saveurs

Plusieurs fois millénaire, le thé est la boisson la plus consommée dans le monde. Trait d'union entre l'Orient et l'Occident, il a forgé au cours de sa longue histoire une culture, des mythes et des rites de consommation. De l'Inde à la Chine, de la Russie à l'Afrique, cet ouvrage vous ouvre les portes de l'univers foisonnant du thé, vous menant à la découverte de ses terroirs, de ses jardins et de ses crus, dont certains revêtent tout le panache de nos plus grands vins.

Deux spécialistes associent leur savoir-faire pour vous guider à la rencontre de 55 thés soigneusement sélectionnés, de ceux réservés aux occasions exceptionnelles comme un Gyokuru ou un Darjeeling de Margaret's Hope, jusqu'à ceux qui accompagnent joliment le quotidien comme un thé au jasmin. Chacun d'eux, à la manière d'un vin, révèle toutes ses facettes gustatives et ses possibilités d'alliance avec les mets, dans un inédit voyage des sens. Floraux, fruités, épicés, boisés, végétaux, empyreumatiques, animaux, minéraux, gourmands ou parfumés, ces thés s'organisent dans une géographie vivante et imagée, qui les rend accessibles.

25 recettes signées de chefs et de pâtissiers de renom viennent agrémenter cette route du thé : crémeux de tourteau au thé d'Anne-Sophie Pic, petits flans de tomate et nori, lait de soja au thé matcha de Guy Martin, velouté de panais et crème fouettée au thé wu-long Dung Ding d'Alain Passard, passion'thé de Pierre Hermé, tarte de crème brûlée au sencha et amandes de Stéphane Marcouiller... Une belle histoire d'art de vivre et de gourmandise.

Disciple de Lu Yu, grand poète amoureux de la vie et du thé, Lu Tung consacra la première au second au point d'avouer ne «s'intéresser nullement à l'immortalité mais seulement au goût du thé» ! Son Ode au thé, d'où est extrait le «Poème aux sept tasses», reste l'un des textes les plus fameux, d'un puissant mysticisme lyrique.

«La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier, La deuxième rompt ma solitude, La troisième pénètre dans mes entrailles et y remue des milliers d'idéographies étranges, La quatrième me procure une légère transpiration et tout le mauvais de ma vie disparaît à travers mes pores, À la cinquième, je suis purifié, La sixième m'emporte au royaume des mortels, La septième... ah, la septième... mais je n'en puis boire davantage ! Je sens seulement le souffle glacial gonfler mes manches [...] Ah, laissez-moi monter sur cette douce brise et qu'elle m'emporte vers le paradis !»