L'athlétisme français : secrets de famille

Des chefs qui ne le sont plus, des moyens qui n'en sont pas, des dérives qui se généralisent...

L'athlétisme français est en bien mauvaise posture. Tant que Caristan, Pérec ou Diagana ont permis de faire briller le drapeau tricolore, tout allait pour le mieux. Les bleus étaient déjà malades mais personne ne s'en souciait puisque l'essentiel était là : jamais la France ne rentrait bredouille des grands rendez-vous internationaux. Les JO de Sydney, l'an passé, ont mis fin à ce doux rêve éveillé. Pas une seule médaille pour l'équipe de France ! Et... on a décidé de ne pas changer une équipe qui perdait. Nous sommes donc repartis avec les mêmes hommes qui, depuis de nombreuses années, conduisent nos athlètes tout droit dans le mur.

Stéphane Caristan est bien placé pour en parler. Voilà vingt-sept ans qu'il baigne dans ce milieu. Il ne supporte plus que l'athlétisme, qui est toute sa vie, se mente à lui-même. En dépit de la bonne volonté des pouvoirs publics, le dopage progresse quotidiennement. La gangrène s'installe. Le «sport business» a pris le pouvoir. Tout s'achète. Les athlètes sont devenus des produits comme les autres. On exige d'eux qu'ils soient inhumains.

Il y a urgence à stopper le mouvement... Stéphane Caristan le dit. Stéphane Caristan le crie.

L'athlétisme tricolore est malade. Le leader de l'équipe de France des années 80 ne se prétend pas médecin mais il veut faire part de ses inquiétudes et de ses vérités. Car, malgré tout, Stéphane Caristan ose encore y croire. Avant qu'il ne soit trop tard.